Jean-Yves Le Drian: «Je veux croire que nous pouvons trouver le chemin d’un dialogue de confiance»

  11 Janvier 2021    Lu: 1956
Jean-Yves Le Drian: «Je veux croire que nous pouvons trouver le chemin d’un dialogue de confiance»

Plusieurs élus et membres de la société civile française ont diffusé le 14 octobre 2020 une tribune intitulée «La France doit rechercher une paix juste et durable dans le conflit au Haut-Karabagh» . Cette tribune, appelant la France à agir de façon objective et neutre dans le conflit du Haut-Karabagh, sans «prêter une oreille complaisante aux discours communautaristes, et séparatistes» des Arméniens de France, avait été signé par plusieurs députés, responsables associatifs et artistes français.

«Vous avez appelé mon attention sur la reprise des hostilités au Haut-Karabagh et sur ses conséquences dramatiques pour la population de cette région du Caucase, qui a payé un lourd tribut à une histoire souvent tragique. Je veux vous dire combien je partage l'émotion et l'indignation provoquées par les opérations de guerre intervenues du 27 septembre au 9 novembre, date de l'entrée en vigueur du cessez-le-feu», a dit Jean-Yves Le Drian, ministre français de l'Europe et des Affaires étrangères, dans une réponse à la tribune.

«Vous évoquez les responsabilités qui incombent à la France en sa qualité de médiateur. Depuis 1997, la France assure la co-présidence du groupe de Minsk et elle s'est efforcée sans relâche de convaincre les parties de conclure un règlement politique, prenant en compte leurs intérêts fondamentaux dans un cadre respectueux du droit international. Aussi notre pays a-t-il été très préoccupé par les combats meurtriers qui ont fait rage pendant plusieurs semaines dans la région du Haut-Karabagh. Nous n'avons pas manqué de faire part de nos très vives inquiétudes, tout particulièrement sur le sort des populations civiles, à tous les acteurs susceptibles d'exercer une influence sur la situation et aux responsables, directs et indirects, de cette nouvelle flambée de violence.

Aussi, le cessez-le-feu annoncé le 9 novembre dernier constitue-t-il à cet égard une bonne nouvelle. L'engagement pris par les parties de mettre un terme aux hostilités doit être durablement respecté, afin de donner toutes ses chances à un processus politique qui, seul, peut assurer la stabilité à long terme de cette région et la coexistence harmonieuse de toutes les populations. Je puis vous assurer qu'avec ses partenaires, la France joue tout son rôle dans les enceintes internationales appropriées pour que cet arrêt des combats conduise à une solution pérenne et à un accord sur le statut futur du Haut-Karabagh.

Il faudra pour cela réengager un dialogue franc et constructif avec l'Azerbaidjan. Nous le souhaitons. Nous entendons les critiques qui nous sont faites par notre partenaire azerbaïdjanais, et j'ai évoqué la situation avec mon homologue. Je veux croire que nous pouvons trouver le chemin d'un dialogue de confiance, dans l'esprit du partenariat construit par nos présidents de la République française, des présidents Mitterand et Chirac jusqu'au président Macron.

Avec l'entrée en vigueur du cessez-le-feu, c'est incontestablement une nouvelle phase qui commence. Soyez assuré que la France demeurera pleinement engagée aux côtés des peuples de la région pour faire prospérer les valeurs de solidarité et d'amitié que nous avons en commun. Je vous vous prie d'agréer, Messieurs les députés, Messieurs les sénateurs, à l'expression de mes sentiments les meilleurs», a-t-il dit.


Tags: France   Karabagh  


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